Les erreurs juridiques les plus fréquentes des entrepreneurs en Algérie (et comment les éviter)
- AISSIOU Lyes
- 20 nov.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Créer ou développer une entreprise en Algérie implique de nombreuses décisions stratégiques. Pourtant, de nombreux entrepreneurs commettent des erreurs juridiques qui, à long terme, peuvent coûter très cher : litiges, sanctions, impayés, pertes financières, voire fermeture de l’entreprise.
Voici les erreurs juridiques les plus fréquentes observées dans les entreprises algériennes – et surtout comment les éviter grâce à une meilleure anticipation.
1. Ne pas choisir la bonne forme juridique
Beaucoup d’entrepreneurs créent leur entreprise sans analyser en profondeur :
la fiscalité de chaque forme,
la responsabilité des associés,
la possibilité d’accueillir des investisseurs,
les obligations de gestion.
Conséquence : difficulté à croître, contraintes administratives ou responsabilité personnelle engagée.
Comment éviter cette erreur :
Consulter un avocat avant la création pour définir le statut le plus adapté : SARL, EURL, SPA, SNC,…
2. Rédiger des statuts incomplets ou copiés
Les statuts sont souvent considérés comme une simple formalité alors qu’ils définissent :
les pouvoirs du gérant,
les droits et obligations des associés,
les modalités de cession de parts,
les règles de gouvernance.
Conséquence : conflits internes, blocages en cas de désaccord ou de sortie d’associé.
Solution :
Des statuts rédigés sur mesure, adaptés à l’activité et aux relations entre associés.
3. Travailler sans contrats écrits ou avec des contrats non adaptés
Encore très courant en Algérie :
accords verbaux,
contrats copiés d’un concurrent,
clauses essentielles absentes.
Risques : litiges, impayés, difficultés à prouver les engagements.
À intégrer systématiquement :
✔ Conditions de paiement
✔ Clause de pénalités de retard
✔ Clause de confidentialité
✔ Clause de résiliation
✔ Clause de limitation de responsabilité
✔ Règlement des litiges (juridiction, arbitrage…)
4. Négliger la protection de la marque et des créations
Beaucoup d’entreprises oublient de protéger leur :
marque,
logo,
nom commercial,
site web ou contenu.
Conséquence : un concurrent peut déposer la marque avant vous et vous empêcher de l’utiliser.
Solution :
Déposer sa marque à l’INAPI dès le lancement de l’activité.
Protéger ses œuvres (site, visuels, logiciels…).
5. Ne pas respecter les obligations légales
Chaque entreprise en Algérie doit respecter quatre types d’obligations :
1) Obligations administratives
Avoir un siège social déclaré
Mettre les statuts à jour en cas de changement
Déposer les modifications au CNRC
👉 En clair : être administrativement en règle.
2) Obligations comptables et fiscales
Tenir une comptabilité régulière
Déclarer et payer les impôts (TVA, IBS, TAP…)
👉 En clair : déclarer ses revenus et payer ses taxes dans les délais.
3) Obligations sociales (si vous avez des employés)
Déclarer les salariés à la CNAS
Signer un contrat de travail
Respecter le Code du travail
👉 En clair : respecter les droits des employés.
4) Obligations liées à l’activité
Obtenir les licences, agréments ou autorisations nécessaires selon le secteur
👉 En clair : certaines activités nécessitent des autorisations spécifiques.
Risques en cas de non-respect : sanctions, amendes, blocages administratifs.
6. Ne pas se protéger contre les impayés
Les impayés représentent l’un des premiers motifs de crise financière.
Les causes :
absence de vérification de la solvabilité du client,
contrats flous,
absence de garanties.
Solutions :
✔ Acomptes obligatoires
✔ Clauses de réserve de propriété
✔ Garanties de paiement
✔ Procédures de recouvrement amiable et judiciaire
7. Négliger l’accompagnement juridique lors de négociations ou investissements
La plupart des litiges majeurs surviennent lors de :
l’entrée d’un associé,
une levée de fonds,
l’achat ou la vente d’actifs,
un partenariat stratégique.
Erreur fréquente : signer trop vite sans comprendre les implications juridiques.
Solution : toujours faire vérifier les contrats par un avocat spécialisé.
Conclusion
Éviter ces erreurs juridiques permet aux entrepreneurs algériens de sécuriser leur activité, d’éviter des litiges coûteux et de se concentrer sur le développement de leur entreprise.
Un accompagnement juridique adapté dès le départ est un investissement, pas une dépense.



Commentaires